Violences sociales
Des classes sociales
Ils se distinguent par les classes sociales
Et trouvent ça tout à fait normal
Ils ne perçoivent la violence
Qui sous-tend ces différences
Cet héritage des temps féodaux
Est ancré dans leur cerveau
Ils n’en discernent le mal
Et n’y voient rien de brutal
Pour ces égoïstes il n’y a d’injustice
À ce que la vie des uns soit un supplice
Et celle des autres un délice
Avec les puissants ils sont complices
Ils pensent encore que la loi du plus fort
Ne constitue pas un tort
Alors ils permettent ces discriminations
Autorisent le manque de compassion
Mais cette séparation est inique
Le cœur des hommes n’est-il pas identique
Leurs souffrances ne sont-elles pas similaires
Ne respirent ils pas le même air
Chacun ne mérite-t-il pas de pouvoir vivre décemment
De pouvoir exister convenablement
Qu’il soit bête ou intelligent
Qu’il soit faible ou puissant
Hélas aujourd’hui ceux qui sont richissimes
Pour les miséreux manquent d’estime
Et ne font preuve de pitié
Les ont même en inimitié
Ils sont tout bonnement dégueulasses
À permettre que certains trépassent
Ou vivent dans le dénuement
Alors qu’ils ont le pouvoir de faire autrement
Sans empathie
Ils ont un gros portefeuille
Et dans le confort de leur fauteuil
Ils ne se mettent à votre place
Et méprisent ce qu’ils appellent populace
Ils vous traitent comme du bétail
Et ne valorisent pas votre travail
Ils méconnaissent l’empathie
Et vous considèrent comme petit
Pour eux vous n’êtes qu’un gueux
Et c’est de votre faute si vous êtes nécessiteux
Que leur importe si vous avez joué de malchance
Ils trouvent mérité votre indigence
Ils n’en ont cure
Que votre dur labeur
Soit synonyme de malheur
Eux ils jouissent de leur sinécure
Ils ne parviennent à s’identifier
Avec vos douleurs et vos problèmes
En vérité ils ne vous aiment
Le système est là pour vous broyer
Que vous soyez au chômage
Et ils vous traitent même de fainéant
À vos souffrances ils ne rendent hommage
Vos doléances ils réduisent à néant
C’est bien fait si vous en êtes là
Que vous viviez comme un rat
Pensent-ils profondément irrespectueux
Se moquant de vos efforts infructueux
Ils n’ont pas vraiment conscience
Qu’eux ils ont eu de la chance
Mais ils veillent à maintenir leurs privilèges
Et les maux du peuple n’abrègent
Violence et pauvreté
Maintenir les gens dans la pauvreté
Est une forme de violence
Dont on n’a pas forcément conscience
Il faut le vivre pour le constater
Oh on ne voit pas couler le sang
Ce qui pourrait émouvoir même les puissants
Mais il s’agit évidemment de brutalité
Que de laisser mourir les affamés
Avoir du mal à joindre les deux bouts
C’est comme recevoir des coups
L’indigence vous ronge
Vous vivez un mauvais songe
Terrible tribulation
Que de devoir se serrer la ceinture
Peiner à s’acheter sa nourriture
Comme une cruelle malédiction
Vous éprouvez l’adversité
Au sein de l’opulente cité
Vous négligez votre santé
Ce n’est pas la priorité
Vous vendez vos dernières breloques
Vos habits commencent à ressembler à des loques
Vous économisez sur le chauffage
Et en ressentez de la rage
En fait vous ne pouvez satisfaire la moindre envie
C’est heureux si vous êtes en vie
Le bonheur vous est défendu
La hantise c’est de se retrouver à la rue
Vous ne savez ce que vous réserve le lendemain
Alors vous rognez même sur le pain
Votre situation famélique
Est honteuse et dramatique
Du fait de cette condition démunie
Vous n’avez plus d’amis
Ils ne voulaient être les malheureux témoins
De ce que vous étiez dans le besoin
En secret les riches décident
Les gens de pouvoir sont inaccessibles
Les contestataires ne peuvent les prendre pour cibles
Entre eux il y des rangées de policiers
Qui veillent à ce que les puissants ne soient dérangés
Ainsi à l’abri des regards indiscrets
Dans le confort de quelque cabinet
Peuvent-ils décider en secret
Du sort du peuple inquiet
Et de leurs discussions confidentielles
Souvent influencées par des industriels
Naissent des décrets ou des lois
Qui influent le destin des masses aux abois
Qu’importe s’il y a du tumulte
Si la société est agitée
Tout se fait de manière occulte
Sans le peuple consulter
Oh on organise bien des débats à l’assemblée
Mais l’essentiel s’est déroulé à la dérobée
Dans les locaux du ministère
Qui n’en fait d’ailleurs pas trop mystère
Ainsi de pouvoir mépriser la populace
En pondant des lois iniques et dégueulasses
Qui favorisent les riches
Si ça ce n’est pas de la triche…
Qu’importe ce qu’on a dit avant les élections
Ils n’hésitent pas à mentir effrontément
Se gardant bien de dévoiler la vérité de leurs actions
Abusant de leur parole délibérément
Winner takes all
Dans ce pays où règne l’iniquité
Le gagnant rafle tout
Tant pis pour les perdants qui ont misé
Et qui doivent aller sans le sou
Et ainsi les patrons des grandes entreprises
De s’octroyer des salaires mirobolants
Leurs salariés au fond ils méprisent
Qui triment pour des miettes au demeurant
Pareil pour les politiciens
Qui s’accordent de substantiels avantages
Et dont la politique n’est pas celle du partage
Tant pis pour le citoyen
Les riches ne songent qu’à être plus riches
Quitte à ce qu’il y ait de la triche
Et d’influer en sous main les dirigeants
Au détriment des pauvres gens
Dans leur esprit il y a les vainqueurs
Et le reste des êtres humains
Il est vain de faire appel à leur cœur
Ils ne sont pas vraiment humains
Oh ils organisent bien des diners de charité
C’est que dans le peuple il y a disette
Et d’y afficher leur semblant de générosité
Où ils distribuent quelques miettes
Travailleurs pauvres
Tolérer la pauvreté
Mais quelle violence
Que certains aient du mal à boucler leur fin de mois
Qu’on les traite presque comme des chiens
Cela ne semble guère susciter d’émoi
Chez la plupart des politiciens
Une vie convenable
Ce n’est pas beaucoup demander
Hélas les travailleurs pauvres de devoir lutter
Pour qu’il y ait du pain sur leur table
Beaucoup ne peuvent se satisfaire
De ces bas salaires
Qu’imposent ces intraitables patrons
Qui se gardent la part du lion
Une vie décente
C’est la moindre des choses
Mais le chef ne se remet pas en cause
Et de devoir bosser de façon angoissante
Aussi il y a ceux qui sont à bout
Qui n’arrivent à joindre les deux bouts
Et qui en viennent au suicide
Parce que trop ou pas assez lucide
Tolérer la pauvreté
Mais quelle violence
Indignés
Comment ne pas être en colère ?
Devant tant de misère
Comment ne pas être indignés ?
Face à tant de pauvreté
Il est temps de dire notre ire
À ceux qui nous préparent encore pire
À ces quelques milliardaires
Qui se partagent les richesses de la terre
Il est temps de proclamer comme nous sommes fâchés
De voir combien il a de gens fauchés
Ce qui fait l’affaire de ces fachos
Qui conspirent dans notre dos
Nous notre irritation
Rime avec compassion
Pour les infortunés
Les déshérités
Mais notre grand mécontentement
Face à ceux qui mènent leurs affaires éhontément
Ne doit verser dans la haine
Qui ne ferait qu’accroitre notre peine
S’il y a de quoi être exaspéré
Par ces politiques d’un autre âge
S’il y a de quoi avoir la rage
Il ne faut vainement désespérer
Et on le sait la solution
C’est la révolution
La résistance permanente
Face aux idées puantes
Aussi les gens de bonne volonté
De devoir s’unir et propager
Leur conception de la bienveillance
Il y a urgence devant tant de souffrances
Monde de brutes
Le monde me déçoit
Où règne le chacun pour soi
L’altruisme ne fait pas loi
L’individualisme est roi
Les égoïsmes l’emportent sur la générosité
Au détriment de la solidarité
Oubliée la fraternité
C’est le règne de la brutalité
Partout la violence de sévir
Et les pauvres de devoir subir
Ces politiques réactionnaires
Pour le bonheur des actionnaires
Ceux-ci ne font preuve d’humanité
Se moquent de l’affreuse réalité
Que leur appétit induise de la cruauté
Leur importe peu en vérité
Leur incommensurable désir d’argent
Est réellement affligeant
Qui nuit à la masse des indigents
Dont le besoin d’aide est urgent
Spoliations et révolte
Pauvre ouvrier
Ils n’ont de cesse de te ridiculiser
De toi ils n’arrêtent pas d’abuser
Mais au moment des élections de te solliciter
Ils te maintiennent dans la misère
Alors que tu leur est assurément nécessaire
Habituellement ils ne font rien pour te satisfaire
Mais à l’approche du scrutin de chercher à te plaire
Ils sont tout le temps à t’exploiter
Au plus dur labeur ils t’ont destiné
Ils t’empêchent de connaître une réelle félicité
Mais de ton bulletin dans l’urne ils veulent profiter
Ils sont là à te spolier
Parce que tu n’as pas été bon écolier
Généralement ils ne font rien pour toi en particulier
Mais au moment des suffrages ils veulent faire de toi un allié
De ta force ils profitent sans vergogne
Toi qui à l’indigence te cognes
Ils t’ont affecté aux pires besognes
Mais au moment de la consultation sur toi ils lorgnent
Alors il est grand temps que tu te révoltes
Et que tu cesses d’être désinvolte
Puisque leur dictat tu supportes
Il faut que ta vie aussi leur importe !
La guerre économique
On ne fait plus la guerre comme naguère
Aujourd’hui on parle de compétitivité
Qui pour nombre est synonyme de calamité
Qui doivent souffrir dans les deux hémisphères
On entend moins les canons tonner
Mais bon nombre de trépasser
En vertu de ces compétitions
Qui réclament de féroces actions
Il y a eu transformation du champ de bataille
C’est le pauvre qui désormais fait figure d’épouvantail
Et c’est au sein même des cités
Que les indigents subissent les atrocités
On peut mourir de faim ou de froid
Sans que le passant n’en ressente de l’effroi
Bien content tout de même de rentrer chez lui
Sans avoir subi d’ennui
L’impitoyable concurrence
Engendre ces insupportables violences
Les nécessiteux endurent maintes souffrances
Et ce parfois depuis l’enfance
Mais cette guerre ne dit pas son nom
Comme si ces politiciens de renom
Avaient honte de ces belligérances
Qui révèlent de la sauvagerie une survivance
En effet ils se targuent haut et fort d’être humain
Même s’ils en viennent parfois eux-mêmes aux mains
Et ferment les yeux sur les réelles brutalités
Laissant la besogne aux œuvres de charité
Les nantis
Nés avec une cuillère d’argent dans la bouche
La misère leur semble lointaine et louche
Pour les déshérités ils n’ont que peu de compassion
En vertu de leur « bonne » éducation
Gâtés depuis leur tendre enfance
Par des tonnes de jouets submergés
Ils ont été chéris et chouchoutés
Et non pas connu de violence
Ils se sont vus dorlotés
Tendrement choyés
À l’abri du monde extérieur
Là où règne le dur labeur
Et on ne leur a inculqué le sens de l’empathie
À ces petits nantis
Qui n’ont conscience de leurs privilèges
Et ce depuis l’école ou le collège
Bien en haut dans l’échelle sociale
De par leur naissance
Ils sont dans l’ignorance
Des difficultés économiques et sociétales
Aussi ils n’ont que peu d’estime pour les défavorisés
Eux qui n’ont connu que la richesse
Et de croire que pauvreté rime avec faiblesse
Les indigents étant parfois même l’objet de leur risée
Justice de classe
Dans ce pays-là
Où l’on se réclame des droits de l’homme
Il y a deux justices en somme
Le véritable droit ne fait pas loi
Oui il y a une justice à deux vitesses
Une pour ceux qui ont la richesse
Une autre pour les indigents
Les pauvres gens
Et ceux-là de n’être guère inquiétés
À cause de cette iniquité
Malgré parfois l’énormité
De ce qu’ils ont fait ou dérobé
Et cette justice de classe
Une pour la masse
Qui gagne durement son pain
Une pour les rupins
A quelque chose de révoltant
Pour ceux qui ont l’esprit de probité
Ainsi au lieu de l’impartialité
Il y a ce favoritisme abracadabrant
Il y a une véritable inégalité
Dans le traitement des dossiers
Et ceux-là d’aller rarement en prison
Tandis que pour ces autres c’est leur seul horizon
Ainsi il y a les privilégiés
Et ces autres qui se voient négligés
Les juges étant pleins d’égards
Pour ceux qui ont le pouvoir
Les professionnels du sourire
Les professionnels du sourire
Ont les dents longues et acérées
Car ils sont intéressés
Et veulent votre assentiment obtenir
Tels ces politiciens éhontés
En mal d’électeurs
Qui se montrent ainsi rusés
À défaut de faire peur
Tels ces journalistes-présentateurs
Qui peut-être vous leurrent
Avec leurs informations biaisées
Et leurs débats tronqués
Tels ces commerçants cupides
Qui vous prennent pour stupides
Et n’en veulent qu’à votre argent
Même si vous êtes indigents
Les professionnels du sourire
Occultent la vérité de leurs agissements
Ils sont là à plaisanter et rire
Mais ce n’est pas innocemment
Leurs intérêts sont en jeu
Et dépendent de votre consentement
Alors de rigoler un peu
Jusqu’à votre acquiescement
N’approuveriez-vous aucunement
Ils pourraient montrer leur vrai visage
Celui qu’ils ont en d’autres paysages
Mais qu’ils s’attachent à vous cacher évidemment
Médias sous contrôle
À la botte des entreprises
Quand ce n’est pas à la solde du pouvoir
Des journalistes sous emprises
Nous donnent leur réalité à lire ou à voir
Sous influence des décideurs
Qui sont souvent leurs actionnaires
Les malins rédacteurs
Décident des choses à dire ou à taire
Il y a peu de médias indépendants
On en trouve sur le net cependant
Mais ceux qui font la pluie et le beau temps
Sont financés par ceux qui possèdent l’argent
Aussi sous une apparente neutralité
Le sacro-saint journal télévisé
De relayer dépêches et autres actualités
S’apparentant à des billevesées
Les nouvelles ne sont pas fouillées
Les reportages sont par le montage biaisés
On ne pose pas de questions gênantes
Les interrogations ne sont pas embarrassantes
Ainsi le discours est orienté
La propagande marchande martelée
Et ceux qui osent critiquer
Se voient vite débarqués
Il n’y a plus guère d’impertinence
Et les questions d’importance
Sont shuntées ou ignorées
Toute opposition est subtilement matée
Pareil pour les journaux papier
Où l’information est également tronquée
Ainsi à quelques exceptions près
Règne l’hypocrisie dans les médias français
Violences économiques
Les violences économiques
Et leurs conséquences astronomiques
Banalisées par le pouvoir médiatique
Oh elles font bien l’actualité
Mais on n’en parle pas comme de la brutalité
Juste un normal fait de société
Mais les brutes insensibles
Ont beau demeuré invisibles
Leurs décisions n’en sont pas moins horribles
On occulte habilement leur terrible politique
Et ses effets dramatiques
Par des débats distrayants et soporifiques
Pauvre de lui le miséreux
Dont ils méprisent l’état nécessiteux
Que leur importe qu’il soit malheureux
On n’écoute guère ses doléances
Faut dire qu’il lui manque souvent l’éloquence
Pour pouvoir bien exprimer sa souffrance
Et de nous distraire
Avec toujours plus de spectaculaire
Loin des tristes réalités ordinaires
Alors la majorité de pouvoir fermer les yeux
En se disant « tant mieux »
Que la malchance ne leur soit arrivée à eux
Bienveillants vs bien-pensants
Dans ce pays triste
Les êtres vraiment altruistes
N’ont pas voix au chapitre
Les médias les traitent comme des pitres
Disent-ils la vérité
Quant à l’ampleur de la précarité
Qu’on les tourne en dérision
Surtout à la télévision
Les bien-pensants sont là à l’aise
Pour moquer et railler
Leur opinion et leurs thèses
Qui se voient ainsi balayer
Et les bienveillants moins nombreux
Passent alors pour des comiques irréalistes
Ou pour de drôles d’utopistes
Par rapport aux conformistes en face d’eux
Leur générosité est ridiculisée
Et les conservateurs d’ironiser
À propos de ces doux rêveurs
Et leurs propositions pour le bonheur
Les bourgeois peuvent dormir tranquilles
Les medias leur sont dociles
L’ironie c’est qu’il fallut un vrai clown
Pour irriter les tycoons
La pilule est amère
Avouez que c’est monstrueux
Ils ont des médicaments pour soigner le monde
Mais ils les gardent égoïstement pour eux
Ne les destinent pour les lointains nécessiteux
Ils brevettent en effet leurs remèdes
Leur donnent un prix exorbitant
Et n’apportent de véritable aide
Qu’aux chanceux qui ont de l’argent
Ils leurs vendent même ceux qui sont périmés
Se débarrassant par-là de ce qui leur est inutile
Dans une logique scandaleusement mercantile
Ils envoient bien sûr quelques médecins
Soigner quelques urgences
Pour éviter qu’on les considère comme des assassins
Se donnant aussi bonne conscience
Et de distribuer quelques pilules
Face aux maladies qui pullulent
Au lieu de soigner en permanence
Ceux vivant dans l’indigence
Oui avouez que c’est honteux
D’acheter à bas prix leurs plantes
Et de revendre leurs concoctions
Pour des sommes extravagantes
Ils veulent même s’approprier ces végétaux
Par des brevets sur le vivant
S’emparant des fruits de la nature
S’arrogeant un droit sur le naturel
D’asphyxier les autochtones ils n’ont de cesse
Venant sans vergogne piller leur richesse
Les assujettissant aux lois de leur marché
Profitant avec violence de leur faiblesse
La police des riches
Je crains que dans ce pays là
Il n’y ait de flics
Que pour protéger ceux qui ont du fric
Gare à ceux qui sont dans l’embarras
On y a bien le droit de manifester
Mais pas trop de vraiment détester
Ceux qui s’abreuvent de champagne
Alors que d’autres triment comme dans un bagne
Voyez ces longues matraques
Aux abords des palais et des palaces
La police veille sur ceux qui sirotent leur cognac
Alors pas d’attroupement sur place
Les pauvres sont dénigrés
Et aussi les immigrés
Les clochards n’ont qu’à bien se tenir
Car les riches de les honnir
Ils ne pensent qu’à accumuler de l’argent
C’est de leur faute si d’autres sont indigents
Et de pouvoir mépriser les petites gens
Grâce aux ordres qu’ils donnent à Monsieur l’agent
Et ainsi de violemment réprimer
Toutes tentatives de réelle contestation
De ceux qui sont indignés
Par leur manque de compassion
Il ne faudrait qu’il n’y ait de rébellion
Alors pas de place à la discussion
La flicaille veille et surveille
Les désobéissants même pendant leur sommeil
Travail et bataille
Dans le monde de l’entreprise
On peut être au bord de la crise
Au bord de la profonde déprime
Car là l’efficience prime
On exige de vous des rendements de déments
Selon des cadences infernales
Avec en bonus du harcèlement moral
Et personne ne vous défend
Ces petites piques répétées
Ont de quoi vous épuiser
Mais vous vous exécutez
Sous peine d’être licencié
Vous travaillez jusqu’à pas d’heure
Ne ménagez pas votre labeur
Il faut être efficace et qu’il y ait profit
À peine si on vous autorise une pause pipi
Alors vous croulez sous les circulaires
Et les nombreuses directives
De vos collaborateurs aux faux airs débonnaires
Vos actions doivent être productives
Votre besogne doit être fructueuse
Car les affaires se doivent d’être juteuses
Et vous n’avez pas le droit d’être fatigué
Autrement les autres de vous narguer
Mais en réalité vous êtes vanné
Et parfois vous en avez assez de ce dictat
Que l’envie vous prend de vous pendre avec votre cravate
Ce qui serait un violent mais beau pied de nez
Heureusement vous êtes encore assez lucide
Pour ne pas donner dans le suicide
Alors vous rentrez chez vous fourbu
Rejoindre votre petite tribu
Mais vous n’en profitez même pas de la fin de semaine
Il faut vous remettre de l’éprouvante bataille économique
De votre migraine et de votre mal de dos chronique
Dû à ce siège pour lequel vous éprouvez de la haine
Évasion fiscale
Les pauvres sont stigmatisés
Surtout les demandeurs d’emploi
Qui se voient pointés du doigt
Se font surveiller
Tout est fait pour les culpabiliser
Et certains qui manquent de compassion
De les traiter d’assistés
Parce qu’ils ont une maigre allocation
Ils croulent sous les démarches
Mais quant aux oligarches
Et leur énorme capital
Qui pratiquent l’évasion fiscale
Rien ne semble les gêner
Cela ne semble être la priorité
Le gouvernement semble fermer les yeux
Sur leur comportement odieux
Tandis que des chômeurs se meurent
Les autres dans leur riche demeure
Ne semblent être guère inquiétés
De placer leur trésor à l’étranger
Alors c’en est assez !
Il est temps de les pourchasser
Ce qui rapporterait au gouvernement
De substantiels sommes d’argent
On a beau dire
Dénoncez le scandale
Ils en feront un spectacle
Racontez l’horreur
Ils en feront une réclame
Protestez contre l’iniquité
Ils en feront une publicité
Attestez de l’ignominie
Ils en feront un téléfilm
Relatez la terreur
Ils en feront du cinéma
Dénoncez l’arbitraire
Ils le mettront en scène
Contestez leurs décisions
Ils en feront un slogan
Critiquez les mystifications
Ils continueront à les maquiller
Rebellez-vous vraiment
Ils vous mettront dans le décor…